mardi 9 août 2011

Pélerinage Jérusalem 2011-2013

Depuis 5 mois je suis parti vers Jérusalem. Chaque jour se résume à survivre avec le minimum en eau et en nourriture. Le sport est une constante permanente. Pour dormir il faut reposer sa tête là où se trouve le seigneur et prier chaque instant pour qu'Il nous sauve. En arrière Il y a des centaines de rencontres mises en perspectives. Hier soir pendant la tempête à Sainte Maxime sur la côte d'Azur j'ai discuter avec deux SDF au fond d'un parking de spiritualité et de retour du Christ. Dans la rue il y a 2 catégories d'individus. Les tranquilles qui sont gentils avec tout le monde. et les chieurs qui agressent tout le monde. Je suis de la première catégorie. La vie est belle, riche et précieuse. Le Seigneur nous enmène dans des endroits magnifiques en bord de mer. Tous les jours c'est pourrait on dire le club med à côté des Hôtels 4 étoiles avec des limousines garées devant les entrées luxueuses. Les contraires s'attirent. L'extrême pauvreté cotoie toujours les endroits priviligiés réservés à la minorité "fortunée". Les gens sont impressionnés quand on leur dis avoir traverser toute la France à vélo. La France est un pays montagneux qui aime le relief. De la Mayenne, aux Ardennes, à l'Auvergne en passant par la Provence il n'y a que des côtes à grimper et des descente ; sauf en côte d'Azur, où le paysage est fait pour la mer, le soleil et la plage. J'approche de l'Italie. Je franchirais la frontière sans argent ni la connaissance de la langue. La survie se poursuivra comme elle le fait chaque jour. Ne pas craindre : le Christ nous sauve : à condition de connaître à fond sa Parole !

lundi 27 juin 2011

"Les Tragiques", d'Euripide.



Le tragique désigne le caractère catastrophique et terrifiant d'un évènement ou d'une situation. La tragédie est un courrant littéraire classique apparu dans la Grèce antique qui plonge les protagonistes de l'histoire au coeur de situations extrêmes mettant à l'épreuve les sentiments humains jusqu'à leur limite ultime avec une intensité maximale. Euripide est l'auteur de pièces de théâtre tragiques incontournable, sinon le plus illustre, de l'Antiquité Grècque. Sur 92 de ses pièces seulement douze d'entre elles sont parvenues jusqu'à notre époque. "Les tragiques" est un recueil de pièce de théâtre qui en regroupe 10 au total : 1) Le Cyclope 2) Alceste 3) Médée 4) Hippolyte 5) Les héraclides 6) Andromaque 7) Hécube 8) La folie d'Héraclèse 9) Les suppliantes 10) Ion. Euripide né en 430 an JC, mort en 406 av JC est contemporain de Sophocle dont il est le cadet bien que mort peu avant lui. L'évènement le plus marquant de sa vie est la guerre du Péloponèse, durant laquelle il a vu Athènes, sa patrie natale, être envahie par les armées de Sparte. Dans "Les Tragiques" on retrouve tous les contes classiques de la Mythologie Grecque, avec parfois un ton révolté de l'auteur envers Sparte, pour sa fierté cruelle et militaire, contre Athène, toujours fidèle, pour sa part, à la justice des dieux pour se battre et emporter la victoire. Euripide expose merveilleusement dans ses mises en scènes le tragique de la condition humaine qui illustre la misère et la grandeur de l'homme. Le tragique de toute existence terrestre est d'être mortelle. Euripide dira dans "Andromaque" : "Tout homme doit mourrir, telle est la loi établie par les dieux". La misère de l'homme sur terre tient à ce qu'il ne puisse éviter la mort. Tous les aspects de cette misère humaine sont abordés dans "Les Tragiques" : en passant par la vieillesse, la maladie, et l'indigence matérielle, le destin ou la cruauté du sort, ainsi que les faiblesses et les travers secrets de notre âme. L'être humain est emporté par des forces aveugles en lui-même qui le poussent souvent à agir à l'encontre de sa conscience et sa raison. Les grecs disent être inspirés par les dieux, comme des jouets entre leurs mains capricieuses. C'est le cas de Médée, femme meurtrie et blessée à cause de la trahison de son mari Jason, qui pour se vanger  : accomplit des actes barbares et sacrilèges, d'une atrocité sans nom, par lesquels elles devient tout l'opposé d'elle-même (un monstre). Après l'empoisement de la princesse de Pherès et le meurtre de ses propres enfants, pour atteindre son mari, Médée, descendante du soleil, s'enfuit sur un char dans les airs tiré par des dragons. C'est aussi le cas d'Hermione, la fille de Ménélas, roi de Sparte, qui par jalousie a la faiblesse de tenter d'assassiner sa rivale, Adromaque, exclave capturée après la mise à sac de de Troie. Réalisant l'atrocité de son acte elle provoque sa propre malédiction en perdant le trône royal à cause de l'indignité de ses intentions. C'est encore le cas de Phèdre qui par son suicide accuse le vertueux Hippolyte, disciple la déesse Arthémis (rivale d'Aphrodite), et fils adoptif de Thésée, l'époux de celle-ci, de l'avoir courtisée. Mais le véritable mobile de ce suicide est en réalité le secret amour que Phèdre éprouvait pour le jeune innocent. La femme dans les tragédies d'Euripide est souvent représentée comme un être faible, victime de ses passions, déraisonnable, et irrésponsable de ses actes dont il faut se méfier. Euripide dira dans la bouche d'Hermione : " De mauvaises femmes venaient me voir. Elle m'ont perdue (...) Et moi, à écouter la voix de ces sirènes, bavardes, et rusées, avisées et méchantes, un vent de folie m'emporta (...) jamais, jamais, je ne saurais assez le dire, un mari de bon sens ne doit laisser chez lui une femme s'entourer d'autres femmes. Elles ne lui enseigneront rien que le mal". Pour trouver une explication aux tendancres inconscientes et souterraines de l'âme humaines les grecs incriminent les dieux en leur donnant le nom d'Immortels. Lorsque Phèdre tombe amoureuse d'Hippolyte elle n'est pas coupable. C'est Aphrodite la déesse de la séduction qui l'a pussée dans cette voie d'égarement jusqu'au suicide. Les dieux ont les mêmes qualités et défauts que les humains. Une bataille se livre dans le ciel et sur la terre pour la justice. Au dessus tous les dieux y compris Zeus sont soumis au destin. La grandeur de l'être humain face à cette tragique condition terrestre est de savoir comment affronter son propre destin en menant de front courageusement les situations tragiques qui se dressent sur son chemin. C'est dans l'épreuve et l'adversité qu'on voit si un homme possède de la vertu. C'est le cas de Démophon, roi d'Athènes, qui pour protéger les Héraclides, les enfants d'Hercule, n'hésite pas à leur accorder le droit d'asile, quitte à faire la guerre contre des dizaines de milliers d'hommes en armes de la cité d'Argos, qui réclament leur tête par vengeance contre Hercule. C'est le cas aussi de Macarie la fille ainée d'Hercule qui accepte de sacrifier sa vie pour pour satisfaire aux oracles qui avaient prédits en échange de ce sacrifice la victoire d'Athèhe sur les armées d'Argos.Lorsque l'être humain est suffisament éprouvé par sa condition terrestre les dieux viennent le récompenser pour ses mérites s'il en sort vainqueur. Ils lui donnent le repose de l'âme, la gloire immortelle ou la vie éternelle. C'est le cas de Ioalos, ancien écuyer d'Hercule, entouré par deux bouclier lumineux descendus du ciel, au milieu de la bataille, pour lui redonner la force de sa jeunesse passée pour mettre en déroute Eurysthée, le roi d'Argos. Ou encore Hippolyte à qui la déesse de la vertu arthémis accorde une gloire éternelle pour sa vertu et sa fidélité. Ou sinon Pélée, humain objet d'amour pour la déesse Thétis qui lui offre à lui et toute sa psotérité la vie éternelle. Un ouvrage à lire absolument !!!

vendredi 3 juin 2011

"Le Prince" de Machiavel.


"(...) Parce que des hommes, on peut généralement dire ceci, qu'ils sont ingrats, inconstants, simulateurs, et dissimulateurs, fuyards devant les périls, avides de gains ; et tandis que tu fais leur bien, ils sont tout à toi, ils t'offrent le sang, les biens, la vie et les fils, comme j'ai dit ci-dessus, quand le besoin est éloigné ; mais quand il s'approche de toi [le Prince], ils se détournent ..."

"Le Prince" de Machiavel fut écrit en 1513. C'est un manuel au service du Souverain pour garder le pouvoir, parfois aussi au détriment du peuple. Pour les uns Machiavel est solaire et clairvoyant, pour les autres diabolique et courtisan. Le contexte dans lequel cette œuvre a été écrite touche simultanément à la vie de l'auteur et à la crise politique qui traverse les petits royaumes d'Italie. Premièrement, Machiavel fut chassé de la chancellerie de Florence ; après avoir été accusé de conjuration contre le cardinal Giuliano de Medecis, il fut emprisonné, torturé, puis libéré et placé en résidence surveillée dans sa petite propriété privée. C'est dans ce contexte personnel que Machiavel écrivit "Le Prince". Secondement l'Italie était confrontée d'une part à l'instabilité de ses institutions politiques et d'autre part à des invasions étrangères barbares et puissantes. Dans ce contexte de crise "Le Prince", texte destiné au Prince Laurent de Medicis, est un appel au redressement des royaumes d'Italie et à la guerre contre les invasions étrangères. L'originalité de cette œuvre est d'aborder la question politique en dehors de toute considération morale. Le souci de Machiavel est d'expliquer de manière réaliste et objective les mécanismes du pouvoir politique en faisant prévaloir la raison d' Etat sur toute autre considération éthique. Dans cette optique Machiavel est considéré comme l'un des pères fondateur de la Science Politique dont l'étude méthodologique appréhende le politique comme un fait de nature scientifique. La question centrale de cette œuvre est de savoir qu'est-ce qu'un "principat" (une royauté ou Cité-Etat), quelles en sont les différentes espèces, comment s'acquièrent-ils, et comment ils se maintiennent ? Le conseil d'importance majeure que Machiavel donne au Prince est celui de l'indépendance. Pour cela il faut créer une armée indépendante pour défendre la cité. Le Prince doit appuyer sa force militaire sur une armée du peuple, plutôt que sur une armée de mercenaires, qui se battent non pour l'amour de la patrie, mais en échange d'un salaire. Le peuple est la composante essentielle sur laquelle se fonde le pouvoir politique du Prince. Pour cela il doit susciter de l'amitié et non de la défiance ou de la haine. Inversement le Prince doit aussi être proche des grands du royaume parce qu'ils peuvent conspirer contre lui et provoquer sa ruine. Le pouvoir royal doit trouver un juste équilibre entre le peuple et les grands du royaume, car le premier a pour lui le nombre et la force physique, tandis que les seconds voient plus loin et sont plus rusés que le peuple. Les grands du royaume ont pour désir de commander, diriger et opprimer. Tandis que le peuple a pour désir de ne pas être commandé, dirigé et opprimé, et si possible il souhaite prendre part lui aussi au pouvoir à travers les décisions et les délibérations politiques de la Cité. Machiavel emploie un terme pour désigner ces désirs ou passions contradictoires : celui d'humeurs politiques. Il est illusoire de vouloir réconcilier les différentes humeurs politiques du peuple et des grands de la Cité, parce qu'elles sont antagonistes et radicalement opposées. Le mélange des humeurs dans la Cité peut mener "le principat" soit à la coexistence pacifique soit à la désunion sanglante. Le Prince doit se montrer attentif aux aspects très affectifs et passionnels de la politique en suscité l'amitié de ses sujets plutôt que la haine. Cependant la nature humaine étant capricieuse et changeante le Prince peut provoquer sa ruine en cherchant à faire le bien uniquement par le biais d'actions pitoyable et pathétiques. Pour ne pas susciter le mépris de ses sujets le Prince doit savoir aussi susciter de la criante en se montrant parfois monstrueux et sanguinaire. Parce qu'ils sont ingrats, perfides et lâches, les hommes se montreront plus craintifs et obéissants si le Prince sait en temps voulu user d'inhumanité et de cruauté. Le portrait du Prince que brosse Machiavel est donc une image ambivalente de bienveillance et de cruauté pouvant se montrer tout à la fois humaine et inhumaine suivant la nécessité des circonstances. Le meilleurs conseils à donner au Prince est de toujours susciter la crainte, mais jamais la haine. Pour cela le Prince doit se mettre en scène et véhiculer une image écran ayant l'apparence de la vérité, mais derrière les apparence factice comme un décor en carton pâte. Derrière l'image du Prince se trouve une réalité insondable et plus sombre qui est celle de la raison d'Etat, placé au delà des traditionnelles considérations morales. Le Prince doit faire le bien pour gouverner, du moins en apparence, mais il doit aussi savoir entrer dans le mal et s'en retirer dès que la situation l'oblige. Pour Machiavel le temps terrestre est corrélé au temps céleste. C'est à dire qu'il existe une corrélation entre les évènements qui se déroulent sur terre et les signes qui apparaissent dans le ciel. Cependant les hommes ne parviennent pas toujours à les comprendre. Une action pleine d'ardeur et d'énergie aura plus d'efficacité qu'une action lâche et paresseuse. Pour cela le Prince doit faire preuve de la plus haute vertu. En cela le Prince doit imiter les hommes de grande vertus tels que Thésée le fondateur de la Cité d'Athène, Romulus le créateur de la Cité romaine ou Moïse celui qui a libéré le peuple juif de la captivité par l'intermédiaire de Dieu. Le Prince selon Machiavel doit être fort comme le lion et rusé comme le renard.

lundi 23 mai 2011

"Du Contrat Social" de Jean Jacques Rousseau.



"L'homme est né libre, et partout il est dans les fers". Selon cette première assertion de J.J. Rousseau,  le paradoxe de la condition humaine c'est que par nature l'homme est libre et d'égale nature que les autres hommes, mais dans la vie sociale il n'y a qu'inégalités et aucun être humain n'est libre. Autrement dit chacun est contraint de se soumettre par la force à l'ordre politique  qui est source d'injustices et d'inégalités ; mais par l'essence de sa nature humaine, chaque homme n'aspire qu'à être libre et à vivre dans l'équité avec les autres. Cette conception de l'être humain a inspiré la rédaction de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 qui reprend exactement les mêmes termes que J.J. Rousseau : "chaque homme naissent libres et égaux en droits". 

Pour comprendre les présupposés philosophiques de J.J. Rousseau qui sous-tendent la théorie "Du contrat social", il faut se référer à un ouvrage majeur placé juste avant, intitulé : "Discours de la civilisation des mœurs". J.J. Rousseau y divise le processus de l'évolution de l'homme en deux étapes. La première étape de l'évolution humaine se rapporte à "l'état de nature" lorsqu'il menait une vie simple et primitive en dehors de la civilisation. Puisque personne n'était présent en ce temps là pour observer à quoi ressemblait réellement la vie de l'homme aux origines, la méthode philosophique de J.J. Rousseau pour comprendre la nature de l'homme, ne se base sur aucun fait empirique. La méthode utilisée reste purement nominaliste, c'est à dire basée sur des idées abstraites non vérifiable dans la réalité concrète. J.J. Rousseau reconstitue par le fruit de son esprit uniquement ce que devaient être les origines de l'homme au commencement du monde. L'homme était alors une créature toute neuve et innocente au milieu du Jardin d'Eden. Dans sa condition primitive l'être humain était placé au milieu d'une nature abondante et bienfaitrice qui pourvoyait sans travail aux besoins de sa subsistance. L'homme était bon, généreux, naïf, altruiste, rempli d'empathie et de compassion envers les autres créatures de la terre et ses semblables. Le mythe rousseau-iste des origines de l'homme à l'état de nature est identique au récit biblique de la Genèse d'Adam et Eve avant le péché originel. A l'état de nature l'homme vivait librement et dans l'équité avec les autres en parfaite innocence et harmonie. 

Mais subitement ce paradis a disparu, comme la chute du Jardin d'Eden, à cause d'un changement soudain survenu dans le cœur de  l'homme avec l'apparition de la "propriété privée" et de la "civilisation".  La seconde étape dans l'évolution de l'homme, radicalement opposée, à l'état de nature, est l'entrée de l'homme dans la vie sociale. Selon J.J. Rousseau c'est la civilisation qui est responsable de la corruption des mœurs. Le mal s'est introduit dans le cœur de l'être humain quand le premier homme, à l'instar de Rémus et Romulus, a dit : "ceci est mon champ !", en y érigeant une clôture tout autour, prêt à le défendre, en y excluant les autres. Depuis l'apparition de la propriété privée le péché et la corruption se sont répandus sur le monde... Le cœur de l'homme s'est laissé corrompre par les mauvaises passions de l'égoïsme, la jalousie, la convoitise, la rancœur et la haine, pouvant aller jusqu'au meurtre. Depuis l'existence de la propriété privée l'égalité entre les hommes à l'état de nature a été rompue. L'état civile se caractérise dès lors par les inégalités sociales et économiques et par la loi du plus fort sur les plus faibles. Avec l'émergence de la civilisation l'humanité s'est divisée entre les maîtres d'un côté et de l'autre les esclaves. L'homme primitif a cédé la place à l'homme civilisé. Aucune involution n'est possible pour revenir au paradis perdu à cause de la perte de notre innocence. L'homme est entaché par le mal il ne lui reste que sa nature profonde pour le sauver qui est la liberté et l'égalité.   

Puisque c'est impossible la question n'est pas de savoir comment rendre l'homme meilleurs, mais comment changer les lois ? La quête philosophique de J.J. Rousseau est de trouver un régime politique qui reflète parfaitement la liberté et l'égalité inscrite depuis le commencement des origines dans l'essence humaine. 

II) L'aliénation :

En Science Politique le mot aliénation est synonyme d'esclavage, de dépossession de la conscience de soi-même à cause du système politique qui parvient souvent à nous priver de notre âme pour diriger nos idées. J.J. Rousseau nous donne la définition primordiale de l'aliénation. Cette notion joue un rôle central dans toute l'œuvre "Du Contrat Social". "Aliéner c'est donner ou vendre", nous dit J.J. Rousseau, quelque chose à soi (bien matériel, maison, ou liberté, conscience de soi-même ...) contre autre autre chose (argent, honneurs, service, protection, sécurité ou confort...). L'aliénation de la liberté est légitime dans deux cas seulement : 1) au sein de la famille 2) dans le cadre "Du Contrat Social". Dans tous les autres cas de figures l'aliénation de sa propre liberté est illégitime. 


1) La famille :


La famille est la première institution naturelle. C'est la base sur laquelle repose la société tout entière. Au sein de la famille les parents et les enfants aliènent par utilité mutuellement leur liberté dans l'intérêt de la famille pour la conservation de l'espèce. Le père pourvoit à la subsistance des enfants en rétribution de l'amour qu'il a pour eux. Les enfants obéissent à leurs parents, pour plaire à leur parents et leur satisfaction. Cependant une fois parvenus à l'âge de raison par lequel on devient adulte, les enfants sont libres de choisir par eux mêmes les moyens pour subvenir à leurs besoins. Chacun redevient indépendant et recouvre sa liberté originelle. Le père est exempt de subvenir aux besoins des enfants une fois adultes. Les enfants quant à eux sont exempts d'obéir à leurs parents. Si la famille continue d'exister ce n'est plus par besoin naturel, mais par convention librement consentie. L'aliénation de la liberté au sein de la famille se fait uniquement par utilité de conservation. 

La famille nous dit J.J. Rousseau est à l'image de la société toute entière, avec néanmoins des nuances très importantes. Le père est à l'image du chef  et les enfants à l'image du peuple. Cela pourrait présupposer que par nature le peuple infantile est obliger d'obéir au despote paternaliste en lui aliénant sa liberté ?


2) L'illégitimité de l'aliénation de la liberté au profit du despote : 5 raisons pour ne pas aliéner sa liberté !

A) La subsistance :

Le peuple devrait aliéner sa liberté au profit du despote car celui-ci lui assure la subsistance... Or c'est plutôt le contraire qui se produit. C'est le despote qui tire très largement sa subsistance sur le dos du peuple. Le peuple est donc fondé par nature à reprendre sa liberté quand il le décide.


B) La sécurité :

Le peuple devrait aliéner sa liberté au profit du despote car celui-ci lui assure la sécurité et la paix civile. C'est souvent l'inverse qui est vrai puisque le despote mène des guerres dans son propres intérêt sans se soucier du peuple. Le peuple est là encore légitimement fondé à recouvrir sa liberté.


C) La différence entre l'autorité du chef politique et celle du père de famille :

Le père gouverne pour l'amour de ses enfants. Le despote commande de son côté pour son plaisir personnel. Il est naturel encore et toujours que le peuple reste libre.


D) L'esclavage :

A l'époque de J.J. Rousseau il était coutumier de considérer que les prisonniers de guerre qui choisissent d'être épargnés plutôt que d'être exécutés, aliènent leur liberté aux vainqueurs et deviennent leurs esclaves. Tout homme nait libre et égal par nature à ses semblables. Subséquemment l'esclavage de l'homme par l'homme est illégitime. La liberté et l'égalité demeurent là encore inaliénables.


E) Guerre :


Lorsqu'un Etat fait la guerre à un autre, ce sont les soldats qui s'affrontent, non des hommes libres. Sitôt que l'un des deux Etats remporte la guerre sur l'autre, les soldats vaincus, ayant déposé les armes, redeviennent des citoyens libres et égaux par nature. De ce fait même en temps de guerre on doit respecter les droits fondamentaux de la personne humaine. "Du Contrat social" de J.J. Rousseau, jette les bases de la doctrine moderne des droits de l'Homme et du Citoyen de la Convention de Genève (ville natale de Rousseau) pour le respects des droits de l'homme dans le cadre des conflits militaires.

Conclusion : 

L'idée à retenir, c'est que la liberté et l'égalité sont l'essence même de notre nature humaine. Subséquemment ces droits sont imprescriptibles et inaliénables (quelques soient les circonstances) !!!

II) Théorie de la Volonté Générale : 


Le principe c'est que le peuple est le fondement de la société ce que le roi n'est pas. Subséquemment le Souverain est le peuple. C'est lui qui doit se diriger tout seul. Pour gouverner le peuple doit pouvoir délibérer des grands sujets afin de faire des choix et prendre des décisions politiques. Pour cela il faut organiser le fonctionnement de la Démocratie. Pour que le peuple puisse se constituer politiquement et exister en tant que Souverain, deux conventions antérieurs au PACTE SOCIAL doivent être adoptées. La première convention (antérieur au Pacte Social) concerne la pluralité des suffrages. Pour cela la liberté des opinions politiques doit être respectée. "Nul ne peut être persécuté pour ses idées ou ses opinions politiques", DDHC 1789. La seconde convention est celle du respect de la majorité. Le principe étant que "le petit nombre se soumette au choix du plus grand". Le règne de la majorité sur la minorité pose le problème de la liberté de ceux qui ont une représentation plus faible dans le corps social et qui doivent se soumettre aux plus grand nombre. Le "CONTRAT SOCIAL" ou "PACTE SOCIAL" est la solution apportée par J.J. Rousseau à ce problème. L'organisation sociale doit trouver une forme d'association où la majorité respecte le droit de chaque individu. La majorité ne doit pas priver l'individu pris isolément de sa liberté. La majorité doit respecter le principe de la conscience individuelle. Toutes les clauses du CONTRAT SOCIAL se résument à une seule : "l'aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté". "(...) chacun se donnant à tous ne se donne à personne, et comme il n'y a pas un associé sur lequel on n'acquière le même droit qu'on lui cède sur soi, on gagne l'équivalent de tout ce qu'on perd, et plus de force pour conserver ce qu'on a". Chacun se donnant à tous, est comme s'il ne se donnait à personne. Chaque droit acquis sur un associé correspond au même droit qu'on lui cède. Ainsi l'égalité entre les citoyens est réalisée personne n'a rien à réclamer sur les autres. Et le peuple peut s'exprimer librement. Pour résumer les principes du CONTRAT SOCIAL : chacun met en commun sa personne et toute sa puissance sous la direction suprême de la VOLONTE GENERALE. Chaque corps est une partie indivisible du tout. La VOLONTE GENERALE est comme une créature vivante, ou un être collectif, ayant la qualité de PERSONNE MORALE et sa vie propre. La personne publique se forme par l'union de toutes les autres. Cela prenait autrefois le nom de CITE et depuis J.J. Rousseau celui de REPUBLIQUE. 

Conclusion :

La notion centrale de J.J. Rousseau dans son œuvre "Du Contrat Social" est celle de l'aliénation. J.J. Rousseau démontre que la liberté et l'égalité font parti de l'essence même de l'être humain. Et que par conséquents ils constituent des droits imprescriptibles et inaliénables dans tous les cas. Sauf dans deux exception qui confirment la règle. Tout d'abord au sein de la famille. L'aliénation réciproque de la liberté du père vis à vis de ses enfants pour assurer leur subsistance et des enfants vis à vis du père pour lui obéir est légitime et naturelle. Elle se paie en échange de l'amour partagé au sein de la famille et de la conservation de l'espèce. Le second cas dans lequel l'aliénation de la liberté de l'homme est possible même souhaitable est celui du CONTRAT SOCIAL. Chacun abandonne sa force et sa puissance individuelle au profit de le collectivité toute entière afin que chacun jouisse des mêmes droits que les autres. Le peuple ne pouvant se gouverner autrement que dans l'intérêt générale de tous, chacun récupère de se fait dans la vie civile la liberté et l'égalité inaliénable qui lui ôter par la disparition des formes primitives de la vie humaines avant l'existence de la civilisation.

jeudi 19 mai 2011

"L'immitation de Jésus Christ"

L'auteur inconnu du VXème siècle expose les principales vertus chrétiennes qui permettent de déboucher sur la paix, le repos de l'âme et le bonheur. Ces vertus reposent sur le renoncement au monde, le renoncement à soi-même, au profit de l'amour total et exclusif de Jésus Christ, seul source d'espérance et de consolation pour vaincre face à l'adversité du monde. La Force de l'Esprit Saint (du Christ) consiste à nous arracher aux convoitises terrestres, passionnelles (instinctives) et matérielles, pour tourner notre âme vers les choses célestes (spirituelles) pour devenir de vrai enfants de Dieu. L'âme humaine est en exile sur la terre dans un corps étranger, rien ne lui est plus opposé que notre nature charnelle. Nous ne sommes que des ôtes dans ce monde. L'adversité sert à affermir nos vertus afin de pouvoir nous présenter debout devant Dieu. L'éthique chrétienne est une exhortation à la charité, le travail, l'humilité et la simplicité. Tout notre comportement doit reposer sur la vie et les enseignements de Jésus Christ et par sa grâce avec la patience et l'obéissance nous pouvons avoir la victoire et demeurer inébranlable en Lui.

jeudi 28 avril 2011

"L'homme et la mer", Baudelaire.

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !